Pourquoi ? La parole publique semble, pour un certain nombre de compatriotes, inatteignable, indiscutable, incontestable. Les chiffres ? Selon certains, “on” leur fait dire ce qu’on veut. Ne parlons pas de pourcentages : il semble que l’établissement de ceux-ci reste un mystère au premier venu — et même lorsqu’on évoque 100% d’augmentation, cela ressemblerait à de la prestidigitation ! La baguette de pain qui coûtait un franc, voilà quinze ans, et qui passe allègrement les 1 € désormais, ce n’est pas de l’augmentation. Alors à quoi bon jouer le questionneur ? Action publique, au plan local comme au plan national : « Ils font ce qu’ils peuvent, les pauvres… Les impôts augmentent, on n’y peut rien, c’est normal, il y a pire ailleurs. Les GRECS, par exemple, ils l’ont peut-être bien cherché ! » Pour l’instant, ne soyons donc pas plus citoyen que le premier des citoyens. Aucune vocation pour le martyre — et ce ne m’est pas difficile de convenir qu’il y a bien mieux à vivre… Le ciel vous tienne en joie, disait Meyer, naguère pour conclure sa chronique matinale, sur France Culture…
Accessoirement, à l’entour du 20 juin 2015, les pancartes d’entrée du village se sont retrouvées dans l’état ci-contre. Pour des raisons d’économies nationales, en effet, la loi NOTRe envisagerait de faire englober d’office certains petits villages dans la Communauté de Communes à laquelle ils sont déjà rattachés et laquelle perçoit sa part d’impôts [supplémentaire, depuis 20 ans]. Aucun fin limier local n’aurait été près d’épingler le ou les auteurs de cette drôle d’interpellation des villageois, s’il ne s’était donné la peine de lire le point 4 du compte-rendu du Conseil en date du 3 juillet. Suite à cette lecture, chacun découvre que c’est moins le village qui est “menacé de disparition” que la commune, en tant qu’entité administrative fixant sa part d’impôts, avec peut-être à terme une partie de la rémunération des élus.